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La collection de l'École française d'Athènes

Histoire et composition de la collection 

Les plus anciens estampages conservés à l'École française d'Athènes remontent aux années 1880.  Les membres scientifiques avaient alors pour mission de parcourir la Grèce et l’Asie Mineure, d'en explorer les sites antiques et de décrire les monuments encore visibles. Depuis lors, plusieurs générations d’épigraphistes français et étrangers ont enrichi cette collection : on dénombre aujourd'hui un total de 64 créateurs d’estampages.

L'archéologue Gaston Colin à Delphes - Archives EfAParmi eux, Charles Picard et Charles Avezou, qui appartiennent à la première génération des fouilleurs du site de Thasos au tout début du XXe siècle, ont été les plus gros contributeurs, réalisant plus de 1000 estampages de Thasos et mais aussi de Délos. Se distinguent également par le nombre d'estampages réalisés Yves Béquignon, avec 642 estampages principalement de Thessalie,  et Georges Daux, 334 estampages principalement de Delphes.

La composition de la collection reflète sa formation progressive, au gré de l'évolution de politique scientifique de l'EFA au fil du temps. Ainsi, les documents datés des dernières décennies du XIXe siècle et des premières du XXe  gardent le souvenir des voyages d'exploration des membres, en particulier en Asie Mineure : le fonds conserve 70 estampages de Maurice Holleaux en provenance d’Oinoanda réalisés en 1884-1885, mais aussi un lot important d’estampages d’inscriptions de Lampsaque, de Phocée, de Stratonicée, de Panamara ou de Lagina. En Grèce, ils témoignent de l’importante contribution de l’École française à l’exploration archéologique de la Béotie à la fin du XIXe siècle (Direction Paul Foucart) : 117 estampages furent réalisés par Maurice Holleaux au Ptoion d’Akraiphia entre 1884 et 1886 et 100 estampages par Paul Jamot à Thespies en 1890-1891.
 
Dans la documentation du XXe siècle, prédominent les estampages en provenance des sites archéologiques grecs sur lesquels l’EFA a effectué de très grandes fouilles et développé des missions permanentes. Près de 3000 estampages, réalisés entre 1896 et 1987, viennent de Delphes, 1056 de Thasos (déposés de 1907 à 2014), 1008 de Délos (1903 à 1980), 150 proviennent de Philippes. Ces fac-similés ont servi à la préparation de la publication des textes épigraphiques, d’abord dans les livraisons du Bulletin de correspondance hellénique, puis dans des corpus dédiés, Fouilles de Delphes ou Inscriptions de Délos, qui furent publiés à partir de 1914 sous l’égide de l’Institut de France (Académie des Inscriptions et Belles Lettres) du fait de la rupture avec l’Académie de Berlin, éditeur du corpus général des Inscriptiones Graecae.
 
Du fait de la grande diversité des intérêts scientifiques des épigraphistes de l'EFA, la collection des estampages offre un aperçu très complet de la discipline épigraphique. D’un point de vue géographique, le fonds couvre une grande partie du monde hellénique antique : Grèce continentale (Péloponnèse, Béotie, Phocide, Thessalie, Épire, Macédoine, Thrace), Grèce insulaire (îles du Nord de l’Egée, Cyclades, Crète), Asie Mineure (Troade, Ionie, Carie), Cyrénaïque. L’ensemble des grandes périodes chronologiques est également couvert, mais en des proportions variables : protohistoire, époques archaïque, classique, hellénistique, protobyzantine et byzantine. Enfin, toutes les catégories d’inscriptions sont représentées : décrets, lois et règlements religieux, comptes et devis, dédicaces, signatures, inscriptions funéraires, marques de constructeurs, graffiti, etc.

Le traitement de la collection depuis les années 1970

Le traitement systématique de la collection d'estampages en tant que fonds d’archives identifié fut entrepris de manière rétroactive à partir du milieu des années 1970, à l'initiative de Michel Sève, qui identifia et classa les estampages de Grèce du Nord, Macédoine et Thasos, d'Anne Jacquemin (estampages de Béotie et fonds Maurice Holleaux), et de Jean-Yves Empereur (Delphes). Ils commencèrent à réunir et à répertorier l’ensemble de la documentation et les générations suivantes d'épigraphistes poursuivirent ce travail de longue haleine, qui s'adapta aux changements de supports et aux transformations des moyens d'enregistrement des informations. À la première liste manuscrite consignée dans des cahiers succéda un fichier dactylographié, puis une base de données informatique, plusieurs fois refondue, qui constitua le point de départ pour la préparation des données qui, après restructuration et compléments, sont aujourd'hui publiées grâce à l'outil de gestion et de diffusion OMEKA-S sur le site E-STAMPAGES.
 
Le fonds est toujours vivant et continue d’être alimenté, par les dépôts effectués régulièrement par les épigraphistes travaillant dans le cadre de l'EFA, mais également par des legs opérés ponctuellement par des anciens membres de l’EFA ou leurs ayants droit. La collection complète compte actuellement près de 10 500 estampages

La sélection pour publication sur le web

Dans le cadre de la première phase du programme E-STAMPAGES, ont été retenus pour numérisation et diffusion sur le web
• les estampages les plus anciens et les estampages endommagés, dont la préservation est prioritaire
• les estampages « historiques », provenant des sites archéologiques dont l'exploration a été confiée à l’EFA depuis le XIXe siècle
• les estampages reliés aux corpus d’inscriptions dont l’EFA est l’éditeur scientifique 
 
Collection
Dates extrêmes
Volumétrie
Delphes
1896-1987
2662
Thasos
1907-2014
1101
Délos
1903-1980
894
Béotie
1884-1891
218
Philippes
1914-1984
130
Asie Mineure
1884-1886
99
Chalcidique
1891
8
Etolie
1885
2
Crète
1889
1
 
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